Les fleurs séchées pour une déco écolo

Le mouvement Zéro Déchet a quelque peu rebattu les cartes sur le sujet de la consommation. En effet, il prône des achats conscients, où l’utilité et la durabilité doivent être au cœur de la réflexion. Offrir des fleurs, l’un des cadeaux par excellence, semble donc être un contresens. L’industrie florale est en effet très polluante. En Europe, on trouve des fleurs cultivées en Europe, mais également beaucoup provenant de l’hémisphère sud ; leurs impacts écologiques néfastes sont équivalents, mais pour des raisons différentes.

Cultiver des fleurs consomme beaucoup d’énergie, notamment ce qu’on appelle l’énergie grise, c’est-à-dire celle nécessaire à toutes les étapes de sa production (chauffage, machines, transport).

En Europe (productrice d’environ 30% des fleurs mondiales), les fleurs sont souvent élevées sous serres, notamment aux Pays-Bas où les variations de température sont importantes : cette méthode est dix fois plus énergivore que la culture en plein air. Mais beaucoup de fleurs coupées vendues en Europe sont importées, notamment du Kenya, producteur d’environ un tiers des roses mondiales. Les fleurs étant fragiles, 95% d’entre elles sont exportées par avion. L’énergie dépensée dans le transport depuis ces pays éloignés (où l’on compte aussi l’Ethiopie, le Costa Rica ou l’Equateur) est comparable à celle dépensée dans les serres européennes, ce qui rend les deux méthodes aussi peu écologiques l’une que l’autre.

De plus, certains pays où la réglementation est moins poussée qu’en Europe ont toujours recours à des produits nocifs pour l’environnement comme pour les travailleurs qui cultivent les fleurs ; pesticides et engrais synthétiques sont lourdement utilisés, jusqu’à deux fois plus que pour les fruits et légumes. On a notamment relevé la présence de DDT, un pesticide maintenant interdit en Europe pour sa dangerosité et sa durabilité dans l’environnement.

Des cadeaux fleuris mais écologiques

Faut-il alors cesser d’offrir des fleurs ? Des solutions plus écologiques existent pourtant. Les filières locales et la culture en plein air sont à privilégier, même s’il est parfois difficile de remonter à la source de certaines fleurs. Certaines exploitations florales (même si elles restent rares) bénéficient du label Agriculture Biologique ; d’autres sont signataires de la Charte Qualité Fleur qui garantit une production locale, voire font partie d’une AMAP qui atteste d’une culture locale.


Les fleurs séchées sont également une alternative. En effet, elles permettent de profiter d’un bouquet de fleurs naturelles, mais sur une durée beaucoup plus longue ; cette technique permet en outre de ne pas consommer plusieurs fois l’énergie indispensable à la production d’un nouveau bouquet. Lorsque les fleurs séchées sont issues de circuits respectueux de l’environnement, l’impact écologique est maîtrisé.

Le séchage des fleurs est réalisable chez soi et représente une activité qui peut même faire partie intégrante du cadeau. Il faut déjà débarrasser toutes les feuilles et fleurs déjà abîmées du bouquet, afin de ne garder que celles encore en bon état. Il faut ensuite lier les tiges par une ficelle, pour éviter que le bouquet ne se déplace trop pendant séchage, ce qui risquerait d’endommager les pétales (les fleurs séchées sont en effet fragiles), puis suspendre le bouquet la tête en bas dans un endroit sec et le plus sombre possible : l’obscurité quasi-totale est en effet importante, car elle aidera à fixer les couleurs du bouquet. Au bout de quelques semaines, le bouquet sera prêt et pourra ensuite se conserver plusieurs mois, voire plusieurs années.